Les risques professionnels propres aux menuisiers

Corps de métier présent sur de nombreux chantiers, le menuisier exerce une activité manuelle qui présente des risques spécifiques. Connaître les dangers auxquels s’exposent ces professionnels du bois permet de mettre en œuvre des actions de prévention pour éviter ou limiter les risques professionnels.

Des risques professionnels sources d’accidents et de maladies

Les accidents du travail constituent la conséquence principale d’une exposition à un risque professionnel. Ils entraînent des impacts immédiats sur la santé, et se traduisent par des soins médicaux, parfois un arrêt de travail et plus rarement une incapacité permanente. Une chute ou une contusion provoquée par l’utilisation d’un marteau sont des exemples d’accidents du travail.

Les maladies professionnelles résultent de l’exposition à des risques inhérents à l’environnement de travail ou aux tâches exécutées. Les postures contraignantes, sur le long terme, peuvent par exemple provoquer des troubles musculosquelettiques reconnus comme maladies professionnelles. Les maladies professionnelles peuvent être aiguës ou chroniques.

La prise en charge d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle dépend du statut du menuisier. Un salarié qui est confronté à un accident du travail ou à une maladie professionnelle dans le BTP bénéficie d’une protection sociale renforcée dont ne profite pas un travailleur indépendant.

La manutention et les postures

Les menuisiers soulèvent et manipulent régulièrement des charges lourdes telles que des panneaux de bois, des planches ou des menuiseries. Ils effectuent également des gestes répétitifs et des postures contraignantes telles que des torsions du dos.

Les risques de blessures sont divers, d’une contusion ou d’une fracture liée à une mauvaise manipulation à une dorsalgie. Les mauvaises postures peuvent occasionner des troubles musculosquelettiques (TMS) qui ouvrent droit pour les salariés à une reconnaissance de maladie professionnelle.

Une sensibilisation aux gestes et aux postures prévient les blessures et les affections des muscles, des tendons et des nerfs. Vous pouvez aussi limiter les blessures avec un équipement adapté comme des aides à la manutention, le port des charges lourdes à plusieurs et l’utilisation de gants adaptés.

L’emploi d’outils et de machines

Les menuisiers manipulent des outils et des machines qui coupent, percent, poncent ou martèlent le bois. Les risques de blessures sont omniprésents en cas d’inattention ou du non-respect des règles de sécurité : coupures, abrasions, perforations, contusions, projection d’éclats de bois dans les yeux, traumatismes divers… Les vibrations de certains outils et de certaines machines peuvent provoquer à terme des troubles musculosquelettiques entraînant des arrêts de travail ou une incapacité permanente d’exercer ce métier.

Le bruit présent en atelier ou sur un chantier peut endommager irrémédiablement l’audition des menuisiers en l’absence de protections adaptées, avec à la clé une surdité d’origine professionnelle.

Des machines bien entretenues, munies de dispositifs de sécurité adéquats, réduisent considérablement les risques. Les équipements de protection individuelle (EPI) doivent être portés à chaque fois qu’ils s’avèrent nécessaires pour éviter les blessures ou les dommages à long terme sur la santé.

Les chutes de plain-pied et de hauteur

Les chutes sont l’une des principales causes d’accident du travail en France.

Les chutes de hauteur surviennent lorsque le salarié ou l’artisan tombe d’une échelle, d’un escalier, d’une nacelle, d’un échafaudage ou de toute autre élévation. La hauteur peut majorer le risque, mais une chute de faible hauteur peut parfois avoir des conséquences dramatiques sur la santé avec un arrêt de travail ou une incapacité permanente.

Les chutes de plain-pied concernent potentiellement toute la population professionnelle, mais les travailleurs manuels sont potentiellement plus exposés. Un sol mouillé ou glissant, encombré de câbles, d’outils ou de matériaux peut provoquer une glissade ou un trébuchement. Habituellement peu spectaculaires, elles sont à l’origine de blessures parfois graves.

Pour éviter les contusions, les entorses, les fractures, les commotions et les traumatismes liés aux chutes, vous pouvez appliquer des mesures collectives et individuelles. Un sol dégagé et sec et des chaussures de sécurité avec des semelles antidérapantes réduisent les risques de chutes de plain-pied. Pour un travail en hauteur, vous pouvez adopter le port du casque et d’un harnais de sécurité.

L’exposition à des poussières irritantes et des produits chimiques

Les menuisiers sont confrontés à des poussières de bois et des sciures qui peuvent irriter les voies respiratoires et les yeux. Ils utilisent également des produits chimiques aux effets cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques tels que les colles, les résines, les peintures, les laques, les solvants et les traitements de protection du bois.

Le travail sur un chantier de construction expose à des produits chimiques particuliers avec la présence de peintures au plomb ou d’amiante.

Une exposition peut avoir des conséquences immédiates sur la santé ou provoquer des maladies chroniques. Elle peut se faire par contact direct avec la peau ou par inhalation, beaucoup plus rarement par ingestion involontaire.

Adopter les bons comportements et les équipements appropriés permet de réduire considérablement les risques : nettoyage du chantier avec un aspirateur muni d’un filtre HEPA, port d’un masque, de gants, de lunettes de protection et de vêtements adaptés, utilisation d’outils à vitesse lente ou reliés à un sac ou à un système d’aspiration…

Les risques routiers

Les déplacements routiers pour rejoindre les chantiers sont des sources de risques pour les professionnels du BTP. Les employeurs doivent s’assurer que les salariés qui conduisent les véhicules de l’entreprise sont bien titulaires d’un permis de conduire en cours de validité. Des ateliers de sensibilisation sur les risques routiers permettent de rappeler les règles de prudence au volant : respect du Code de la route et des limitations de vitesse, non-utilisation du téléphone, absence de consommation d’alcool avant de conduire, etc.

Les véhicules de l’entreprise doivent faire l’objet d’un entretien régulier, avec une vérification des organes de sécurité (freins, pneumatiques, suspensions…).

De l’identification des risques aux actions de prévention

Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), obligatoire pour toutes les entreprises qui comptent au moins un salarié, permet de lister les risques professionnels auxquels sont soumis les menuisiers. Des actions de prévention peuvent ainsi être mises en œuvre.

Des ateliers de formation et de sensibilisation permettent de rappeler les procédures à appliquer, les consignes de sécurité et les bonnes pratiques.

Les équipements de protection individuelle (EPI) réduisent les risques d’accidents et d’exposition à des facteurs de risque :

• Masques adaptés pour éviter l’inhalation de poussières ou de produits chimiques ;
• Chaussures de sécurité qui réduisent les risques de chute ou de fracture ;
• Vêtements pour les menuisiers à la fois confortables et fonctionnels ;
• etc.

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