Les risques professionnels propres à la manutention

Les manutentionnaires exercent une activité manuelle qui présente de nombreux risques professionnels. Découvrez les principaux types de risques liés à la manutention, et les solutions pour les prévenir.

Des accidents du travail et des maladies professionnelles

Les accidents qui surviennent durant l’accomplissement d’une mission professionnelle et qui occasionnent des soins médicaux ou un arrêt de travail font l’objet d’une déclaration d’accident du travail. Une lombalgie soudaine qui intervient au moment de soulever une charge lourde peut par exemple être reconnue comme accident du travail.

Les maladies résultant de l’exposition à un risque dans un cadre professionnel peuvent faire l’objet d’une reconnaissance de maladie professionnelle. Les fléchissements et les torsions du dos effectués lors de la réalisation de tâches de manutention manuelle peuvent provoquer des troubles musculosquelettiques (TMS), avec la possibilité d’obtenir une reconnaissance de maladie professionnelle.

Les différents types d’efforts en manutention manuelle

Les risques découlent de plusieurs types d’efforts effectués par les manutentionnaires :

• Les efforts excessifs surviennent le plus souvent lors de la manipulation d’une charge trop lourde, durant la phase initiale de soulèvement ;
• Les efforts par cumul reposent sur la répétition de nombreux gestes de manutention tout au long de la journée ;
• Les efforts soudains sont habituellement consécutifs à une perte d’équilibre et dépendent d’un mécanisme réflexe
• Les efforts asymétriques sollicitent le corps de manière inégale, par exemple durant une torsion du dos

Ces différents efforts sont à l’origine d’accidents et de pathologies chroniques.

Les lombalgies et les troubles musculosquelettiques

La manipulation de charges lourdes et la répétition de tâches manuelles sont au cœur du métier de manutentionnaire et peuvent être à l’origine d’accidents ou d’affections chroniques.

Les lombalgies sont fréquentes dans la manutention de charges lourdes. Elles représentent selon l’Assurance maladie 20% de l’ensemble des accidents du travail en France, et les manutentionnaires sont évidemment particulièrement exposés. Mais d’autres articulations sont sollicitées comme les genoux, les épaules ou les poignets, avec à la clé des entorses, des fractures ou des déchirures musculaires ou ligamentaires.

Mais les gestes répétitifs occasionnent également à long terme des troubles musculosquelettiques (TMS), souvent reconnus comme maladies professionnelles. En France, selon l’Assurance maladie, les troubles musculosquelettiques représentent 87% des maladies professionnelles, tous secteurs d’activités confondus.

Les chocs et les blessures occasionnées par des outils

Les manutentionnaires peuvent aussi être blessés par la chute d’une charge lourde. Un objet qui tombe sur un pied peut par exemple provoquer une fracture.

Les manutentionnaires utilisent aussi parfois des outils ou des machines pour réaliser leurs tâches. La manipulation d’un transpalette, d’un chariot élévateur, d’un gerbeur ou d’une cercleuse peut occasionner des blessures diverses, telles qu’une abrasion, une coupure, une contusion, un écrasement ou une fracture

Les chutes de plain-pied et de hauteur

Les manutentionnaires peuvent aussi chuter. Deux risques majeurs sont identifiés :

• Les chutes de plain-pied interviennent quand le salarié chute au sol, à la suite d’une glissade, d’un faux pas ou d’un trébuchement.
• Les chutes de hauteur sont liées à des tâches spécifiques, avec un travail en hauteur.

Toutes les chutes présentent un réel danger, et les chutes de plain-pied ou de faible hauteur ne dérogent pas à la règle. Certaines d’entre elles peuvent entraîner de graves blessures donnant lieu à un arrêt de travail ou une incapacité permanente.

Des risques spécifiques selon la nature de la manutention

Lors de la rédaction de votre document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), vous identifierez probablement d’autres risques associés à la nature spécifique de vos activités.

La manutention en température dirigée expose les manutentionnaires aux risques liés au froid, avec des engelures ou des hypothermies. Des déplacements sur un sol gelé peuvent aussi provoquer des glissades.

La nature des marchandises manipulées peut être une source de risques particuliers. La manutention d’agents chimiques présente par exemple une exposition potentielle à des agents chimiques.

Le travail de nuit ou en équipes successives peut avoir des conséquences néfastes sur la santé, et ces éléments doivent être pris en compte lors de l’évaluation des risques professionnels.

Les manutentionnaires peuvent évoluer dans un environnement bruyant, avec un risque de surdités professionnelles.

Une prévention de tous les risques propres aux manutentionnaires

La formation et la sensibilisation aux bonnes postures est certainement le premier pilier de toute campagne de prévention dans le secteur de la manutention. Adopter les bons gestes permet de limiter drastiquement les risques de blessures et d’apparition de troubles musculosquelettiques.

Le port d’un équipement de protection individuelle (EPI) va également réduire de nombreux risques professionnels :

• Chaussures de sécurité avec coque et semelle antidérapante
• Vêtements de haute visibilité pour permettre une identification immédiate dans un centre logistique
• Vêtements thermiques pour le travail dans un environnement à température dirigée
• Gants de protection, casques, bouchons d’oreille, etc

Lors de la conception ou de l’aménagement d’un entrepôt ou d’un centre logistique, vous pouvez aussi vous appuyer sur des ergonomes pour améliorer l’ergonomie des différents postes de travail. Vous supprimerez ainsi les manipulations inutiles et vous adapterez les postes aux spécificités de chacun (par exemple, avec des tables de travail à hauteur variable).