Les risques professionnels des mécaniciens et garages automobiles

Les risques professionnels propres aux garages automobiles

Les mécaniciens sont exposés à des risques professionnels spécifiques, qui peuvent altérer leur état physique ou leur santé à court, moyen ou long terme. Connaître les principaux types de risques permet de mettre en place les actions de prévention nécessaires pour les éviter ou les limiter.

Les conséquences d’une exposition aux risques professionnels

Lorsqu’on parle de risques dans les garages automobiles, la plupart des dirigeants et des salariés pensent immédiatement aux accidents du travail. Ils ont des effets directs et immédiats sur la santé, et nécessitent a minima des soins médicaux et parfois un arrêt de travail. Un mécanicien qui souffre d’une fracture consécutive à la chute d’une clé dynamométrique sur son pied est arrêté dans le cadre d’un accident du travail.

Les maladies professionnelles sont des affections aiguës ou chroniques provoquées par l’exposition à un risque sur le lieu de travail. Les pathologies liées à l’exposition aux gaz d’échappement ou aux fibres céramiques réfractaires présentes dans les poussières de frein peuvent par exemple faire l’objet d’une maladie professionnelle.

Les coûts des accidents de travail et des maladies professionnelles sont élevés, autant pour l’entreprise que pour la société : indemnités journalières versées par l’Assurance maladie, indemnités complémentaires versées par l’employeur, frais médicaux, coûts indirects pour l’employeur liés à la gestion administrative et à la désorganisation du travail, etc.

L’exposition à des agents chimiques

Les mécaniciens, les techniciens et les ouvriers spécialisés dans les activités de réparation automobile, de peinture de carrosserie sont exposés quotidiennement à des agents chimiques CMR (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques) :

• Les mécaniciens inhalent des gaz d’échappement lors des essais ou des réglages des moteurs, chargés d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), à l’origine de vertiges, de céphalées, de troubles du comportement ou des irritations des bronches ;
• Les peintures automobiles utilisées par les carrossiers sont chargées de composés organiques volatils (COV) ;
• Les lubrifiants et les huiles minérales contiennent aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et le contact avec la peau peut provoquer des irritations cutanées, des dermatoses ou des eczémas ;
• Les solvants utilisés lors des nettoyages de pièces mécaniques peuvent contenir des composés organiques volatils ou des solvants chlorés ;
• Les fibres céramiques réfractaires, qui ont progressivement remplacé les fibres d’amiante à partir des années 1980, sont moins toxiques mais sont néanmoins à l’origine d’irritations cutanées, oculaires ou respiratoires ;
• Les fumées de soudage sont également irritantes et présentent des risques de toxicité ;
• Les salariés qui travaillent dans un garage automobile sont également exposés à de nombreux autres produits chimiques tels que les antigels, les acides des batteries, les liquides de frein, les poussières de caoutchouc, les résines époxy, etc.

L’exposition peut être chronique ou aiguë, et se fait par inhalation, par contact direct avec la peau ou plus rarement par ingestion accidentelle.

La manutention de charges lourdes

Le travail en garage automobile est un garage physique et les mécaniciens portent régulièrement des charges lourdes : pièces détachées, outils, batteries, bidons… Les mouvements avec torsion et flexion du dos causent de nombreux accidents du travail concernant la colonne vertébrale.

Mais les risques se mesurent également à long terme, avec l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS) comme des affections chroniques du rachis lombaire.

L’utilisation d’outils et de machines

Les garages automobiles contiennent de nombreux outils potentiellement dangereux, du pont élévateur à la simple clé à molette. Les blessures par coupure, choc, écrasement, perforation ou abrasion peuvent avoir des conséquences graves sur la santé. Les machines hydrauliques occasionnent des accidents parfois dramatiques, car elles possèdent une puissance importante.

Mais les risques liés à l’utilisation des machines et des outils peuvent prendre d’autres formes :

• Les vibrations ou les percussions répétées sont des sources potentielles de troubles musculosquelettiques
• Les postures liées à l’utilisation de certains outils (mécanicien allongé ou accroupi) peuvent aussi provoquer des lésions musculaires ou articulaires.

Les incendies et les risques électriques

L’utilisation d’un outillage mal entretenu ou de prises défectueuses peut conduire à une électrisation ou dans les cas les plus dramatiques à une électrocution.

Les risques d’explosion et d’incendie sont particulièrement présents, car les garages automobiles contiennent différents produits inflammables (carburants, solvants) et les sources de chaleur et d’étincelles sont nombreuses.

Les risques d’électrisation, d’explosion et d’incendie pourraient évoluer ces prochaines années avec le développement des véhicules électriques.

Les chutes de plain-pied et de hauteur

Les sols des garages automobiles peuvent être affectés par des projections d’huile ou de lubrifiant. Les locaux peuvent être encombrés ou insuffisamment éclairés. Les glissades ou les trébuchements occasionnent des chutes de plain-pied aux conséquences parfois graves.

En effet, la hauteur d’une chute ne détermine pas toujours sa dangerosité. Des chutes de plain-pied d’apparence anodine peuvent provoquer des entorses, des fractures, des commotions cérébrales ou des traumatismes crâniens.

De nombreux risques à considérer au sein d’un garage

Les salariés des garages automobiles sont confrontés à d’autres risques :

• Les brûlures thermiques sont possibles au contact d’une pièce chaude ou d’une projection de vapeur ;
• Les brûlures chimiques sont liées à l’utilisation de produits chimiques corrosifs tels que les acides des batteries ;
• Les dépanneurs automobiles sont exposés aux risques routiers et aux intempéries ;
• Etc.

Une prévention obligatoire et indispensable dans tous les garages

Toutes les entreprises qui comptent au moins un salarié doivent rédiger un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Pour un garage automobile, ce document permet d’identifier les dangers potentiels auxquels s’exposent les mécaniciens et l’ensemble des salariés, y compris ceux qui ne travaillent pas directement au contact des véhicules. Des mesures préventives et correctives peuvent alors être prises pour assurer la sécurité de tous.

L’aménagement et la rénovation de l’atelier mécanique permettent de limiter les risques. Une installation électrique aux normes est par exemple moins susceptible de provoquer une électrisation ou un incendie, tandis qu’une bonne aération réduit l’exposition aux vapeurs toxiques.

La formation est un pilier essentiel dans toute stratégie de prévention des risques professionnels. Des ateliers de sensibilisation permettent de rappeler à vos mécaniciens et à tous vos salariés les consignes de sécurité et les bonnes pratiques.

Le port d’équipements de protection individuelle (EPI) est le premier réflexe à adopter pour limiter les risques d’accidents de travail et de maladies professionnelles :

• Des masques adaptés pour éviter l’inhalation d’agents chimiques ;
• Des gants pour réduire les risques de coupures ou de brûlures chimiques ou thermiques ;
• Des chaussures de sécurité qui évitent les chutes par glissade et protègent le pied en cas de choc ;
• Des vêtements pour les dépanneurs avec une haute visibilité pour intervenir en bord de route ;
• Des vêtements pour les mécaniciens, confortables et qui préviennent des abrasions ;
• etc.

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