Interview Giro d’Italia 2021 : Guelfo Carton, Responsable des opérations sportives
Date de publication : 03/06/2021
-
Dernière modification : 22/09/2023
Le tour d’Italie ou Giro d’Italia 2021 est une course cycliste masculine sur route. Pour cette 104e édition, le staff du Giro a pu compter sur les équipements Würth MODYF. Nous avons interviewé Guelfo Carton, responsable des opérations sportives pour cette édition.
Nom : Guelfo Carton
Profession : Responsable des opérations sportives événementielles pour RCS Sport en Italie
Pouvez-vous décrire votre profession ?
Je m’occupe de la gestion et de la coordination de toutes les phases logistiques et opérationnelles pendant l’organisation du Giro d’Italia ainsi que d’autres événements organisés par RCS Sport en Italie.
Comment l’organisation de l’événement se déroule-t-elle ?
Nous avons une première phase de planification où nous étudions les étapes et les parcours. Nous effectuons quelques inspections sur les lieux de départ et d’arrivée et je m’occupe de coordonner ces activités. Je coordonne également tous nos collaborateurs pendant les inspections et pendant l’événement même.
C’est un travail qui demande précision et attention car il y a de nombreux aspects spécifiques qui doivent être évalués et coordonnés, du départ jusqu’à l’arrivée de chaque étape.
Nous gérons aussi toutes les activités liées à la mise en scène, c’est-à-dire tout ce que vous voyez sur le parcours, au départ et à l’arrivée.
Nous nous occupons de la gestion des flux de personnes et donc aussi de l’aspect sécurité, sujet qui est de plus en plus important. La course est bien-sûr le cœur de l’événement, c’est pourquoi nous devons analyser tous les différents besoins des équipes.
Avec la Covid-19, nous avons beaucoup plus de travail ; en plus de gérer les différents protocoles de sécurité, nous devons éviter au maximum la propagation du virus : confinement des zones, contrôle d’accès et prise de la température.
Qu’est-ce qui est important dans le choix de vêtements et de chaussures de sécurité ?
Pour nous, il est important d’avoir des vêtements de travail confortables qui nous protègent par tous les temps. Nous partons pendant 21 jours, nous rencontrons la mer, les montagnes et les collines. Nous allons dans des endroits où il fait très chaud et dans d’autres où il neige. Nous devons donc être équipés pour faire face à tous ces événements atmosphériques. La difficulté est de répondre à tous ces besoins sans négliger l’aspect sécurité de ceux qui travaillent. Le matin et le soir, nous entrons dans des zones de chantier, donc toutes les précautions possibles sont nécessaires pour éviter des accidents qui créeraient des difficultés pour les prochaines étapes du Giro.
Nous sommes divisés en une équipe de départ et une équipe d’arrivée. Pour la zone de départ, nous commençons à nous installer à 18h00 et les monteurs terminent vers 22h00 pour se reposer. Le matin, vers 4/5 heures, nous recommençons à tout finir et nous terminons vers 8h/8h30. Pour s’assurer que le public est parti, nous commençons à démonter 30/40 minutes après le départ de la course. Vers 15h30/16h00, nous quittons la zone de départ.
Pour l’arrivée, la mise en place commence à 6h du matin et se termine vers 11h. L’arrivée de la course est prévue vers 17h. Après la course, nous démontons tout et quittons la zone d’arrivée vers 20h30 pour nous rendre à la suivante.
Pendant l’événement, nous essayons toujours de respecter la propreté des lieux. Nous avons un partenaire pour le tri des déchets et nous sensibilisons également les villes afin que, lorsque nous partons, elles prévoient également un nettoyage supplémentaire des zones.
Que préférez-vous dans votre travail ?
C’est un travail très stimulant de mon côté pour la coordination et très fatigant pour les monteurs. Nous nous occupons un peu de tous les types d’installations, des plus faciles aux plus difficiles. Parfois, nous travaillons dans des endroits très étroits, où nous devons limiter les montages et planifier soigneusement le nombre de véhicules qui entrent, afin de travailler en toute sécurité. Les temps de préparation de ces étapes peuvent être beaucoup plus longs.
A l’arrivée, nous rencontrons les mêmes problèmes critiques, nous essayons de terminer la course dans des endroits caractéristiques du Giro, qui ne sont souvent pas optimaux. Dans ces cas, nous devons limiter les arrivées et les accès du personnel, des invités, etc. Nous établissons donc des plans spécifiques pour ces étapes qui vont un peu au-delà du standard des autres étapes.
Un moment mémorable au travail ?
Les transferts peuvent parfois être très difficiles. Lorsque nous partons des îles ou de l’étranger, l’équipe des opérations organise tous les transferts navals ou aériens pour le personnel et pour toutes les équipes. Par exemple, lorsque nous avons pris le départ de la course en Israël, nous avions deux charters dédiés au personnel de l’organisation et un avion cargo. L’année dernière, au départ de la Sicile, grâce à la Région de Sicile, nous avons organisé un bateau et un ferry dédiés uniquement aux équipes, puis avec des ferries réguliers nous avons organisé le transfert de toute la caravane du Giro.
Tout cela a été organisé par mon équipe et moi. C’est plus un travail de bureau que nous effectuons dans les mois de planification qui précèdent. Ensuite, sur le terrain, je peux compter sur une très bonne équipe.
Quels sont les plus grands défis à relever lors d’un événement comme le Giro ?
Les transferts sont un grand défi, car il s’agit de déplacer 500/600 personnes. Quand vous voyez tout le monde arriver sur la terre ferme depuis les îles ou quand ils atterrissent, c’est très stimulant. C’est aussi un grand défi parce que le transport doit être planifié en parallèle avec les autres activités de programmation du Giro d’Italia, qui commencent par les inspections en septembre de l’année précédente et se terminent en mai. Les étapes pour lesquelles la zone d’arrivée est étroite sont aussi un défi, car nous devons gérer le flux de la course tout en apportant du confort aux coureurs.
Partager
Vous aimez cet article ? Notez-le !