Réduire le risque de chute de plain-pied en entreprise
Les chutes de hauteur et de plain-pied représentent en France selon l’Assurance maladie près d’un accident du travail sur cinq. La chute de hauteur est la plus spectaculaire, mais la chute de plain-pied ne doit pas être déconsidérée pour autant : plus fréquente, elle peut également entraîner des arrêts de travail et des incapacités permanentes.
La chute de plain-pied dans l’environnement professionnel
Les glissades, les faux pas, les trébuchements, les simples pertes d’équilibre ou plus rarement des malaises peuvent entraîner des chutes de plain-pied. Elles surviennent sur des sols plats ou légèrement inclinés, au contact d’une marche ou d’un rebord.
Les chutes de plain-pied sont plus fréquentes que les chutes de hauteur car elles concernent potentiellement tous les salariés, à tous les postes de travail. Les ouvriers, les employés, les cadres, les travailleurs manuels ou sédentaires peuvent tous chuter lors de déplacements dans les locaux de l’entreprise, en usine, en extérieur ou sur un chantier. Elles représentent selon les données de l’Assurance maladie plus d’un accident du travail sur dix, tous secteurs d’activités confondus.
Souvent considérées – à tort – comme anodines, les chutes de plain-pied ont des conséquences potentiellement dramatiques pour certaines victimes et leur entourage. Elles peuvent en effet occasionner des contusions, des dorsalgies, des entorses, des fractures, des plaies, des commotions cérébrales ou des traumatismes crâniens. En France, elles sont responsables de 15 % des incapacités permanentes les plus graves.
Les principales causes de chutes de plain-pied en entreprise
Certains facteurs augmentent particulièrement le risque de chute de plain-pied dans un environnement professionnel :
- La nature du sol est certainement la première cause de chute dans un environnement professionnel, et un revêtement trop lisse ou inégal favorise par exemple les chutes ;
- La présence de flaques d’eau, de graisse, d’huile ou de lubrifiant entraîne des glissades qui sont autant de sources potentielles de chutes ;
- L’encombrement du solpar la présence d’objets est une source de trébuchement ;
- Un sol froid est généralement plus glissant, et les travailleurs en extérieur ou évoluant dans un environnement en température dirigée sont particulièrement concernés ;
- Des chaussures inadaptées ou un éclairage insuffisant aggravent les risques de chute.
D’autres facteurs peuvent également majorer le risque de chute de plain-pied :
- Un éclairage insuffisant ;
- Un aménagement des locaux qui exige des déplacements fréquents ;
- Des cadences de travail élevées, qui obligent les salariés à se déplacer rapidement etc.
Les causes de chute de plain-pied diffèrent en fonction des secteurs d’activité et des entreprises. En effet, les risques professionnels dans le BTP sont par exemple distincts des risques professionnels dans l’agriculture.
Connaître tous les facteurs de risques propres à son entreprise
Le risque de chute de plain-pied doit figurer dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Vous devez commencer par identifier tous les éléments qui pourraient favoriser les chutes :
- Vérifiez la nature des revêtements de sol dans l’ensemble des locaux de l’entreprise,
- Prenez en considération les dimensions et les caractéristiques des locaux,
- Réfléchissez à l’aménagement des locaux, afin de réduire les déplacements inutiles,
- Tenez compte de l’entretien et de l’éclairage des locaux,
- Prenez en considération l’organisation du travail (fortes cadences, actions simultanées ou urgentes),
- Interrogez-vous sur les équipements de protection individuelle fournis aux salariés.
Cette liste n’est pas exhaustive, et d’autres facteurs concernent probablement votre secteur d’activités ou votre entreprise. Seule une analyse complète, en sollicitant vos délégués du personnel ou les membres du Comité social et économique (CSE), permet d’établir votre profil de risques.
Définir les actions de prévention pour éviter les chutes de plain-pied
Les coûts d’un accident du travail sont élevés pour un employeur : indemnités complémentaires, gestion administrative, désorganisation du travail, remplacement par un CDD ou un intérimaire, hausse possible de la cotisation AT/MP… Le risque zéro n’existe pas, mais un travail de prévention peut réduire considérablement les chutes de plain-pied.
La pose d’un nouveau revêtement de sol est parfois la meilleure solution pour réduire les chutes de plain-pied. La nature du nouveau revêtement dépend de votre activité professionnelle. Un revêtement antidérapant ou présentant une rugosité plus élevée suffit dans de nombreuses situations, mais certaines entreprises ont besoin d’autres caractéristiques comme des sols drainants pour éviter la stagnation d’eau ou de liquide. Vous pouvez également revêtir vos escaliers de tôle lamée.
Une signalétique au sol permet d’identifier les zones à risque. Vous pouvez également installer des nez de marche antidérapants et de haute visibilité. La signalétique mobile est un autre facteur de prévention : un totem mentionnant un sol glissant ou mouillé peut par exemple prévenir les risques de glissade après le nettoyage du sol ou la présence d’une flaque.
L’entretien régulier des sols limite aussi le risque de chute de plain-pied. L’entretien comprend le nettoyage et le désencombrement pour éviter à la fois les glissades et les trébuchements.
Le réaménagement des locaux peut être une mesure corrective efficace. Déplacer un mobilier dans lequel les salariés trébuchent régulièrement va réduire les risques de chutes. L’éclairage est important, et vous devez veiller à son bon fonctionnement.
Les équipements de protection individuelle (EPI) sont évidemment un facteur de prévention déterminant : des chaussures de sécurité avec une semelle antidérapante et un meilleur maintien de la cheville réduisent les risques.
Vous pouvez sensibiliser vos salariés sur la chute de plain-pied, et rappelez les consignes de sécurité comme l’interdiction de courir.