L’origine des chaussures de sécurité
Les premières chaussures de sécurité avec coques de protection ont vu le jour au début du 20ème siècle durant l’ère industrielle. Avant l’apparition de ce nouveau type de chaussure, les travailleurs portaient des sabots en bois ou des bottes en cuir. Les sabots en bois trouvent leurs origines dans le milieu agricole. Ils étaient portés par les fermiers pour éviter qu’ils se fassent écraser les pieds par les vaches et les chevaux. Quand l’industrialisation s’est accélérée, les travailleurs sont venus travailler dans les usines avec comme seul équipement de protection, leur sabot en bois ou leur botte en cuir. Malheureusement, de nombreux accidents professionnels ont eu lieu ; les sabots et les bottes n’étant pas adaptés à la nature des tâches effectuées au sein des usines. Du fait du manque de protection sociale, il était moins cher pour les industriels de remplacer les salariés qui s’étaient blessés plutôt que d’introduire des mesures de sécurité permettant d’éviter ces accidents. Exaspérés par les nombreux blessés ainsi que par les risques encourus au travail et le manque de reconnaissance de la direction, les travailleurs vont protester pour se voir attribuer une meilleure protection au travail. Après de multiples refus par les industriels, les travailleurs enlevèrent leurs sabots pour les jeter sur les machines d’industries en vue de les casser et de stopper la production : le terme « sabotage » est alors né.
La chaussure de sécurité, accessoire de mode
Après la seconde guerre mondiale, le coût d’un accident du travail augmente pour les entreprises. Elles avaient alors besoin d’une solution pour diminuer le nombre d’accident. Les premières chaussures de sécurité à coque en acier ont alors vu le jour. Elles trouvent leurs origines en Allemagne et se développent très rapidement dans de nombreux autres pays. A l’origine conçues pour les travailleurs, les chaussures de sécurité à coque métallique ont très vite été portées par les civils ainsi que par le personnel militaire. Elles ont également été adoptées par des sous-cultures comme les Punk ou encore les Rivethead, à tel point que certaines marques sont aujourd’hui davantage portées pour marquer une appartenance à un mouvement culturel que par des travailleurs. Le succès des chaussures de sécurité s’observent aussi bien dans le milieu professionnel que dans la vie de tous les jours. Certaines marques de chaussures de sécurité sont devenus de vraies symboles, à tel point que les chaussures vendues par ces marques sont majoritairement des chaussures sans embouts de protection. Un véritable accessoire de mode, mais aussi un accessoire qui suit la mode, puisque les chaussures de sécurité baskets, comprenez des chaussures de sécurité au look de baskets de sport, sont devenues très populaires parmi les travailleurs.
Comment sont-elles fabriquées ?
La fabrication d’une chaussure de sécurité est longue, même si la modernisation des industries a permis de réduire considérablement le temps de fabrication. Pour une chaussure de sécurité montante en cuir, la fabrication contemporaine comprend quelques grandes étapes :
La découpe :
La première étape dans la fabrication d’une chaussure de sécurité est la découpe du cuir (ou du textile selon la chaussure). L’opérateur découpe le gabarit de la chaussure dans une pièce de cuir ou textile à l’aide d’une forme métallique et d’une presse. Avec ces même outils, il va ensuite découper la doublure intérieure de la chaussure.
L’assemblage :
Les deux pièces sont cousues ensemble ainsi que les deux côtés du gabarit pour commencer l’assemblage de la chaussure. Les œillets pour les lacets sont ensuite placés à l’aide d’une machine qui perce le cuir de la chaussure et insère l’œillet dans le même temps.
L’insertion de la coque :
Une forme destinée à faciliter la pose de la partie avant est insérée dans la chaussure. L’étape d’après consiste à éliminer les irrégularités de la chaussure à l’aide d’une cardeuse. La coque en acier est ensuite placée . Pour cela, il faut soulever le cuir sur le bout de la chaussure afin d’y insérer la coque et de la fixer. Le cuir est ensuite replier, l’arrière est cloué et les côtés collés au moyen d’une glue chaude. La partie avant de la chaussure est terminée, et la forme auparavant insérée dans la chaussure peut être retirée.
Le moulage de la semelle :
La semelle est assemblée selon un procédé de vulcanisation. La semelle d’usure et la semelle intermédiaire sont superposées dans un moule métallique puis une presse vient serrer les côtés. Cette opération est effectuée durant 11 minutes à une température de 150° environ. La semelle est désormais solidement fixée au reste de la chaussure.
Dernière touche : l’application d’un enduis étanche entre la semelle et le cuir de la chaussure.
Au total, plus de 120 opérations différentes sont effectuées pour confectionner et assembler une paire de chaussure de sécurité. Une paire requiert à peu près cent mètres de fils de Nylon, Coton et/ou Polyester ainsi qu’un mètre carré de cuir.