Accidents du travail dans le BTP : risques et prévention

Quels sont les principaux risques d’accidents du travail dans le BTP ?

Les accidents de travail représentent un défi majeur pour les dirigeants d’entreprise, en termes de climat social, de productivité des salariés et évidemment d’impact financier. En tant que chef d’entreprise, vous devez avoir en tête les coûts directs et indirects d’un accident du travail et les confronter aux bénéfices apportés par une politique engagée et proactive de prévention et de gestion des risques au travail.

L’accidentologie dans le secteur du bâtiment et des travaux publics

Le BTP est particulièrement exposé aux accidents du travail, avec des risques communs à tous les corps de métiers et d’autres plutôt spécifiques à des professions données.

Les risques liés à la manutention manuelle

Le port de charges lourdes peut entraîner de nombreux accidents du travail avec des contusions, des fractures, des plaies, des écrasements, des déchirements musculaires… La manutention manuelle représente en effet près de 50% des accidents du travail avec arrêt dans le BTP !

Le secteur du bâtiment et des travaux publics est particulièrement concerné. Certains professionnels doivent en effet porter quotidiennement des matériaux ou des équipements d’un poids élevé : parpaings, cloisons, tiges métalliques, sacs de ciment, outils (marteau-piqueurs, masses, barres à mine…), etc.

De mauvaises postures sont également susceptibles d’entraîner à moyen et à long terme des troubles musculosquelettiques pouvant faire l’objet d’une reconnaissance en maladie professionnelle.

Les risques de chutes de hauteur ou de plain-pied

Les chutes sont l’une des principales causes de mortalité au travail et d’incapacité permanente. Elles sont en effet caractérisées par un risque élevé de blessures graves ou irréversibles. Le secteur du BTP est particulièrement concerné, car les salariés doivent souvent travailler de hauteur et sont susceptibles de passer à travers un plancher ou un toit provisoire, de tomber dans un trou, de chuter d’un échafaudage ou d’une construction.

Les chutes de plain-pied ne doivent pas être négligées. Elles peuvent causer entre autres des entorses, des fractures ou des commotions.

Selon l’état des lieux réalisé par l’Assurance maladie, 17% des accidents du travail avec arrêt dans le BTP sont causés par une chute de hauteur, et 14% par une chute de plain-pied.

Les risques associés à l’utilisation de machines et d’outils

Les nombreux outils utilisés quotidiennement sur les chantiers de construction sont autant de sources potentielles de blessures. Les scies circulaires, les marteaux-piqueurs, les meuleuses, les surfaceuses, les bétonnières, les décapeuses présentent des risques particuliers. Il est également possible de se blesser avec des outils plus classiques comme un simple marteau ou une pince-monseigneur.

Les conséquences peuvent être graves avec entre autres des plaies, des fractures, des écrasements ou des contusions.

L’outillage à main est à l’origine de 15% des accidents du travail avec arrêt dans le secteur.

Les risques électriques

L’électrisation peut engendrer des blessures plus ou moins graves et potentiellement irréversibles, tandis que l’électrocution est létale. L’électrisation peut être consécutive à un contact direct avec une pièce dénudée sous tension, à un court-circuit ou à un contact indirect (phénomène d’arc électrique).

Sur les chantiers de construction, ces risques peuvent être liés à une mauvaise installation électrique temporaire destinée à alimenter le chantier ou à la pose des équipements électriques des constructions. Les conditions météorologiques peuvent majorer le risque, notamment en cas de fortes pluies ou d’intempéries.

Les risques liés aux conditions climatiques

De nombreux chantiers se déroulent en extérieur, et des conditions météorologiques extrêmes sont associées à une hausse du nombre d’accidents du travail.

En été, les températures élevées ou caniculaires sont des sources potentielles de coups de chaleur, de déshydratation, de malaise et de réduction de l’attention. La moiteur induite par la transpiration peut compliquer l’utilisation de certains outils, qui ont tendance à plus facilement glisser des mains. Le soleil peut éblouir un salarié et entraîner une perte de vigilance momentanée.

En hiver, les intempéries et le grand froid ont également des conséquences directes sur l’augmentation des accidents du travail en entraînant par exemple un engourdissement, une hypothermie voire dans les situations les plus difficiles des engelures.

Les salariés présentant certaines pathologies sont d’autant plus susceptibles d’être victimes d’accidents de travail. Les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, par exemple, sont plus impactées par des températures extrêmes.

Le risque routier professionnel

Les déplacements sont fréquents dans le secteur du BTP, car vos salariés se rendent directement sur les différents chantiers. Ils sont alors directement exposés à un accident routier de mission, qui désigne un accident survenant à l’occasion d’un déplacement nécessaire à l’exécution du travail.

Vos collaboratrices et vos collaborateurs sont aussi concernés par les accidents de trajet, comme l’ensemble des salariés qui doivent se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail.

Le risque routier est la première cause de mortalité au travail en France selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (données 2021).

Les risques de maladies professionnelles

Le secteur du BTP est également exposé à des risques particuliers de maladies professionnelles. Le dernier état des lieux publié par l’Assurance maladie date de 2018 et met en avant les risques auxquels sont exposés les salariés du bâtiment et des travaux publics. Les maladies professionnelles reconnues sont :

• Troubles musculosquelettiques (TMS) : 87%
• Maladies liées à l’amiante : 7%
• Surdités : 2%
• Cancers : 0,9%

L’adoption des bonnes postures par une formation est la clé pour réduire les risques de TMS, tandis que le port d’équipements de protection (masques, gants…) permet de limiter l’exposition à des agents chimiques.

Consultez notre dossier : les maladies professionnelles dans le BTP

Prévenir les accidents du travail dans le secteur du BTP

Les accidents du travail ne sont pas une fatalité pour les entreprises du secteur du BTP, et une politique de prévention énergique permet de limiter les situations accidentogènes.

Identifier et évaluer les risques pour votre entreprise

Pour prévenir efficacement les accidents du travail au sein de votre entreprise, vous devez tout d’abord évaluer les risques auxquels sont exposés vos différents salariés en fonction de leur périmètre de poste.

Ces risques sont listés dans le document unique d’évaluation des risques (DUER), qui est obligatoire pour toutes les entreprises en France. En rédigeant avec soin votre document unique, vous améliorerez la qualité de vos actions de prévention.

L’OPPBTP propose sur son site www.preventionbtp.fr un outil en ligne d’aide à la rédaction personnalisée de votre DUER, en tenant compte des différents corps de métier dans votre entreprise.

Mettre en place l’affichage obligatoire en entreprise

Les entreprises du BTP doivent mettre en place une série d’affichages obligatoires dans leurs locaux ou sur les chantiers. Certaines informations concernent directement la sécurité et la santé au travail comme les consignes de sécurité incendie.

Mettre en place l’affichage obligatoire permet de mieux informer vos salariés, d’améliorer le climat social dans l’entreprise et de limiter les risques de comportements inappropriés.

Sensibiliser et former les salariés à la sécurité au travail

Chaque salarié est l’acteur de sa sécurité, et doit être sensibilisé aux risques de son métier. En effet, à quoi sert par exemple un casque si le salarié ne le porte pas par confort ou ne l’attache pas ? Que vaut un harnais si votre collaborateur ne pense pas à s’attacher systématiquement ?

Des ateliers de formation dispensés régulièrement permettent de sensibiliser vos équipes aux comportements à adopter et à éviter, et aux bons gestes face à une situation d’accident. Les managers et les sauveteurs secouristes du travail jouent le rôle d’ambassadeurs en montrant l’exemple et en rappelant les risques propres au secteur du BTP.

Vous pouvez également former vos salariés aux gestes et aux bonnes postures pour limiter les risques de blessures liées à la manutention de charges lourdes. Vous réduirez également à long terme la survenue de maladies professionnelles consécutives à des troubles musculosquelettiques.

Mettre à disposition des salariés les bons équipements de protection individuelle (EPI)

Les équipements de protection individuelle remplissent deux fonctions essentielles :

• Prévenir les accidents : un harnais et une longe préviennent les risques de chutes ;
• Limiter les conséquences des accidents : des chaussures de sécurité réduisent le risque d’écrasement et de fracture en cas de choc violent sur le pied.

Obligatoires pour certaines professions, les EPI doivent répondre à des normes strictes. Würth MODYF équipe les entreprises du BTP avec des équipements qui répondent aux normes fixées par la réglementation, conçus pour être confortables, faciles à porter, durables et performants :

• Vêtements pour chantiers et BTP
• Chaussures de sécurité
• Vêtements de pluie (norme EN 343)
• Vêtements grand froid (normes EN 342 / EN 14058)
• Vêtements haute-visibilité (norme ISO EN 20471)

Vous pouvez retrouver l’ensemble de nos chaussures et vêtements de travail sur mody.fr !

Écouter ses salariés pour emporter l’adhésion

Vos équipes ont certainement des retours à vous faire sur la sécurité et les conditions de travail. En fonction de la taille de votre entreprise, vous pouvez consulter directement vos salariés ou vous orienter vers les membres du Comité social et économique (CSE) pour connaître les doléances et les suggestions des collaborateurs de terrain.

Par exemple, peut-être que les chaussures de sécurité choisies par votre entreprise sont très peu confortables et négligées pour cette raison. Le risque d’accident routier de mission est élevé ? Peut-être est-ce lié à une mauvaise prise en compte du temps nécessaire pour se rendre sur les différents chantiers. Vos salariés roulent (trop) vite pour ne pas perdre trop de temps, avec les risques associés à ce type de conduite.

Les consignes ne sont généralement pas respectées, car elles sont inconfortables, elles font perdre un temps précieux et elles ralentissent la productivité. Vous pourrez alors prendre de nouvelles mesures, comme l’ajustement des procédures ou l’achat de nouveaux équipements de protection individuelle.