Les dangers de la peinture sur le lieu de travail

Sommaire

Quels sont les dangers liés à l’utilisation de peintures sur le lieu de travail ?

De nombreux secteurs d’activité recourent à des peintures qui représentent des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs. Découvrez les principaux dangers liés aux peintures et à leur application, et les différentes solutions pour limiter l’exposition des professionnels sur leur lieu de travail.

Une peinture présente dans de nombreux secteurs d’application

Les peintres en bâtiment manipulent des peintures et des solvants au quotidien sur des chantiers de construction. Mais le BTP est loin d’être le seul secteur d’activité qui recourt à la peinture. De nombreux secteurs industriels et artisanaux recourent également à des peintres spécialisés : c’est le cas par exemple de l’industrie mécanique, navale, aéronautique ou automobile, et des professionnels de l’ameublement.

Plusieurs procédés d’application de la peinture sont utilisés en fonction des secteurs d’activité et des missions professionnelles :

La peinture au pinceau ou au rouleau est particulièrement utilisée dans le secteur du bâtiment.
La peinture par pulvérisation à l’aide d’un pistolet est parfois utilisée dans le bâtiment pour peindre de grandes surfaces et dans l’industrie.

Les risques diffèrent en fonction de la méthode d’application de la peinture. La pulvérisation présente en effet des dangers particuliers qui nécessitent certaines précautions.

L’exposition aux agents chimiques présents dans les peintures

Les peintures, les solvants et les vernis contiennent habituellement divers agents chimiques CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques) qui présentent des risques particuliers pour la santé en cas d’exposition prolongée ou répétée. Les produits mis en cause contaminent les professionnels par inhalation des vapeurs de peinture ou par contact direct avec la peau.

Les différents agents chimiques et les composés organiques volatils (COV) présents dans les solvants tels que les terpènes, le benzène, les formaldéhydes ou les amines aromatiques peuvent provoquer de nombreuses affections susceptibles d’être reconnues comme des maladies professionnelles :

Benzènes : hémopathies et affections gastro-intestinales ;
Amines aromatiques : lésions tumorales de la vessie, dermites irritatives, troubles neurologiques ;
Isocyanates organiques : pneumopathies, rhinites, blépharoconjonctivites ;
Formaldéhydes : dermites irritatives, lésions eczématiformes, rhinites allergiques ;
Cétones : irritations cutanées, oculaires et respiratoires, maux de tête;
Etc.

Limiter les dangers liés à la peinture sur le lieu de travail

Des actions de prévention limitent l’exposition aux composés organiques volatils et aux agents chimiques présents dans les peintures.

Vous pouvez privilégier à chaque fois que cela est possible des produits moins nocifs. Les peintures acryliques dégagent par exemple moins de composés organiques volatils que les peintures glycérophtaliques. Vous pouvez également vous fier au classement COV pour choisir une peinture plus saine, en vous orientant vers les références classées A+. Certaines marques ont développé des peintures dépolluantes, qui captent une proportion importante de composés organiques volatils. Un strict respect des consignes d’utilisation fournies par le fabricant réduit aussi les risques.

L’équipement de protection individuelle (EPI) est indispensable pour éviter toute exposition inutile et limiter l’incidence des accidents :

Un casque pour éviter les chutes d’objets et les chocs si vous travaillez sur un échafaudage ;
Des protections pour les yeux contre les projections ou les poussières, de types lunettes avec protection latérale ou masques ;
Un masque qui protège contre les poussières et les vapeurs (masque anti-gaz et vapeur pour la peinture au pistolet) ;
Des gants à votre taille qui protègent à la fois d’un contact direct avec la peinture et de blessures ;
Des protections auditives (bouchons ou casque anti-bruit) pour un travail dans un environnement bruyant ;
Des chaussures de sécurité qui réduisent les risques de glissade et qui protègent contre les chocs, les chutes d’objets et les perforations ;
Des vêtements de travail adaptés aux conditions du chantier (température notamment), et des pantalons à genouillères.

Pour rappel, le chef d’entreprise doit fournir à ses salariés les équipements de protection individuelle requis pour l’exercice de leur profession.

Prévenir les risques d’explosion et d’incendie

La manipulation de vernis, de laques, de solvants et de peintures entraîne aussi un risque d’explosion et d’incendie. Le danger est majoré en cas de peinture par pulvérisation, car la concentration en aérosols peut atteindre la limite inférieure d’explosivité (LIE) : une seule étincelle suffit alors pour provoquer une déflagration.

Des mesures préventives sont indispensables pour réduire au maximum ces risques :

Préparer uniquement les quantités de peinture nécessaires pour le travail à effectuer ;
Entreposer les peintures dans des contenus hermétiquement clos et de façon sécuritaire (loin d’une source de chaleur ou d’étincelles) ;
Une cabine de pulvérisation répondant aux normes, avec système de ventilation et de filtrage, conçue et installée par un prestataire qualifié ;
Un entretien régulier des filtres, dans le respect du manuel fourni par le fabricant ;
Un nettoyage fréquent des ateliers, afin d’éliminer les restants de peinture.

Évidemment, il est strictement interdit de fumer lors de l’application de peinture.

Intégrer les dangers de la peinture au DUERP

Un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) doit être réalisé par toute entreprise qui compte au moins un salarié. L’employeur recense ainsi les risques professionnels auxquels sont exposés tous ses salariés en fonction de leur périmètre de poste, et liste les mesures préventives à prendre pour assurer une sécurité accrue. Les entreprises artisanales, industrielles ou du secteur du BTP qui utilisent des solvants, des vernis, des laques ou des peintures doivent intégrer les dangers liés à ces derniers dans leur DUERP.

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